COLCHIQUES DANS LES PRÉS…

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«FLEURISSENT, FLEURISSENT »… GRÂCE A LA FAMEUSE CHANSON, C’EST UN FAIT BIEN CONNU, LES COLCHIQUES FLEURISSENT DANS LES PRAIRIES A « LA FIN DE L’ÉTÉ ».

Ce chant, écrit en 1942/43, par Jacqueline Debatte (texte) et Francine Cockenpot (musique) à rendu le Colchicum autumnale, ou colchique d’automne, célèbre dans le monde entier. Cependant, combien parmi toutes et tous celles et ceux qui l’ont chanté à l’école ou dans leur salle de bain, savent à quoi ressemble un colchique ? Heureusement la chanson nous dit où–« dans les prés »–et quand la rencontrer, soit à « la fin de l’été », donc entre la fin août et la fin octobre selon les régions.


DANS LES JARDINS DU BOURG

Familière des prairies humides, cette plante vivace (famille des liliacées ou Colchicacées selon les classifications) affectionne tout aussi bien les sous-bois aux sols argileux, frais et riches en humus nourrissant dans les forêts feuillues boisées de chênes, de frênes, de hêtres et de charmes. Selon les régions et les lieux, elle peut être rare ou très courante. Les colchiques qui illustrent cet article ont été photographiées dans le parc du château du Bourg-Saint-Léonard (61 Orne). En saison ils y sont très nombreux. Ils foisonnent aussi le long des chemins de randonnée environnants et jusque sur les pelouses des maisons du bourg. Si l’on pouvait jadis en trouver sur les champs de blé coupés, hors des cultures bio, elles n’y sont plus guère. Les remembrements et l’agrochimie en ayant eu raison.

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Appelé aussi safran des près ou« tue-chien» et «tue loup » en raison de sa forte toxicité, le colchique d’automne est doté de 6 étamines (en jaune sur l’image), ce qui permet de le différencier du véritable safran (crocus sativus) qui lui n’en montre que trois

DEUX CYCLES DÉCALÉS

C’est, bien sur, en automne que l’on remarque le colchique grâce à sa fleur, généralement rose lilas et pouvant rappeler celle du crocus. À cette saison, elle seule émerge du sol ou son long tube blanc peut s’enfoncer assez profond, la fleur pouvant ainsi mesurer jusqu’à jusqu’à 40 cm de long. Une fois fécondée, elle disparaît pour l’hiver. Plus rien ne laisse supposer de son existence, jusqu’au début du printemps ou apparaissent la tige, les feuilles et les fruits. Précoces, ceux-ci se développent vite grâce à la nourriture accumulée dans une sorte de bulbe appelé «corme».

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Sur cette photographie, réalisée le 6 octobre 2018 dans le parc du Bourg-Saint-Léonard (61-Orne) une fleur de colchique en cours d’éclosion cherche à se libérer d’une sorte de housse brune. Malgré nos recherches, nous n’avons trouvé aux environs aucun autre colchique présentant une éclosion similaire.

 COLCHICINE, ATTENTION POISON !

Au cycle herbe, seul un connaisseur peut identifier le colchique parmi tant d’autres herbacées. Plus experts que nous, les animaux, pour la plupart, le délaissent, car la plante entière contient une substance toxique appelé la colchicine. Cet alcaloïde très dangereux voir mortel pour l’homme comme pour l’animal, possède, dans un registre limité toutefois, certaines vertus médicales. Utilisées pour soigner la goutte, la colchicine s’emploie aussi en cardiologie (traitement des péricardites) par exemple.

 POUR CONCLURE

Douce est la ritournelle qui chante son apparition automnale, mais son nom, lié à son extrême toxicité, est dérivé de Colchide. Selon la mythologie grecque, ce lieu, situé sur la Mer Noire, était la résidence de la magicienne (sorcière et empoisonneuse !) Médée. On évitera de laisser les enfants toucher ses jolies et appétissantes corolles.

 

LIENS

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/92127

http://svtcolin.blogspot.com/2011/08/colchique-toxique-rentre-uppa-cafe.html

https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/medecine-colchique-10269/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Colchique_d%27automne

https://jardinage.lemonde.fr/dossier-608-colchique-colchicum-autumnale-safran-pres.html

 

 

 

Publié par

Pascal Girardin

Journaliste (rédacteur, reporter, photographe, secrétaire de rédaction) depuis 1995 (formation à l'EMI CFD), je suis entré dans cette profession grâce à trois passions directrices: la photographie, la littérature (histoire, philosophie,sociologie,poésie,roman) et le motocyclisme. Durant toute ma carrière de journaliste, effectuée au service des lecteurs du mensuel Moto Magazine (motomag.com), j'ai traité toutes sortes de sujets, du compte rendu de manifestations motocyclistes au reportage sportif, en passant par la défense des droits des motards et le rappel de leurs devoirs, des affaires juridiques et judiciaires, l'histoire de la moto, le tourisme et les tests de machines et de matériel. Et l'environnement alors? Et bien de la pollution liée à l'ensemble de l'activité motocycliste aussi, bien que de ce côté, la presse spécialisée moto fasse un travail d'information très insuffisant et manquant de d'objectivité. Quel photographe serait celui qui serait insensible à la beauté de la nature sous toutes ses formes? Quel randonneur motocycliste ou pédestre serait celui que ne choque pas la destruction ou la pollution des sites? la désertification des campagnes? Le déclin des centres villes ? Quel journaliste serait celui qui n'est pas avant tout citoyen?

4 réflexions au sujet de “COLCHIQUES DANS LES PRÉS…”

    1. Eh oui Cathy, colchique est masculin ! Tout comme toi je n’aurais pas parié la dessus avant d’écrire l’article. Comme quoi les gens qui sont censés montrer aux autres le chemin des mots peuvent être pris en défaut. Cela m’a donné un peu de travail pour vérifier que, tout au long du texte, je parle bien « du » colchique et que les les accords correspondent. Merci à toi d’être fidèle au poste.

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  1. Merci Pascal pour cet article comme toujours très documenté… Moi aussi j’aurais parié que colchique était féminin 😉…
    Toute mon enfance cette chanson… que je continue à fredonner chaque automne… Et comme sont belles ces petites fleurs sonnant le glas de la belle saison ! Flamboyante oraison…

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    1. Merci Véronique pour ce commentaire sympathique et revigorant alors que s’accordent les violons de l’automne, prêts à nous déverser leurs sanglots longs et à affliger nos âmes frigorifiées de langueurs monotones.

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