LES FLEURS DU CONFINEMENT

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Sur le site des Pâtures, quelques fleurs du cerisier situé près du petit pont de bois.

JONQUILLES, FICAIRES, VIOLETTES, MUSCARIS, PERVENCHES, ANÉMONES DES BOIS, PRIMEVÈRES, CARDAMINES DES PRÈS…
DURANT LE «GRAND CONFINEMENT», DANS LES JARDINS COMME SUR LES LIEUX  DE PROMENADE ENCORE AUTORISÉS, LA FLORAISON PRINTANIÈRE CONTINUE.

 À l’État des Lieux nous mesurons à sa juste valeur la chance d’habiter dans une petite ville et d’y profiter d’un petit jardin urbain d’environ 90 m2 . À quelques centaines de mètres, de la maison se trouve un vaste site de promenade baptisé « Les Pâtures » et classé « Espace Naturel Sensible ».

Dans le jardin déjà, les poiriers fleurissent, les boutons de la pivoine arbustive dévoilent peu à peu son rose puissant. Au pied de ces «géants » vit tout un petit peuple de jacinthes, de narcisses, de muscaris, de violettes des bois, de primevères sauvages ou de culture. Les abeilles solitaires et quelques jolis paons de jour profitent de l’aubaine. Les mésanges, les rouge gorges, les merles, les tourterelles, viennent aussi dévorer les miettes et les trognons de pomme que nous plaçons dans les parterres.

Sur les Pâtures, par beau temps, le feu d’artifice neigeux du prunelier et de l’aubépine éclate sur l’azur du ciel ensoleillé. Près du petit pont de bois, un cerisier resplendit. Viorne aubier, noisetier, prunellier, fusain, sureau, partout le vert tendre des jeunes feuilles émerge des bourgeons.

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Derrière cette haie de pruneliers et d’aubépine, coule le fleuve l’Orne. Le sentier dit des Pâtures offre la possibilité de se promener une bonne heure. La boucle totale mesure 2,18 km. En cette période de confinement, pourvu de n’habiter pas trop loin, cet «Espace Naturel Sensible» permet, dans la journée, une balade apaisante.

« La vie est là simple et tranquille », disait Paul Verlaine. Notre pensée va à tous ceux qui, confinés dans les métropoles et de petits appartements, loin de tout lieu de nature, n’ont plus même accès à aucun coin de verdure, les parcs publiques leur étant interdits. Pour avoir longtemps travaillé à Paris et Montreuil, nous savons combien la privation doit être difficile à vivre pour qui doit occuper des enfants. En attendant des jours meilleurs, nous vous offrons ces quelques fleurs fraîchement photographiées. Des images légendées seront ajoutées régulièrement en attendant la fin de ce marasme.

LA PIVOINE ARBUSTIVE

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Lorsqu’elle est épanouie, cette fleur est un luxe de volupté, mais en ce frileux début de printemps, les boutons se gardent encore de trop dévoiler. Pour les botanistes, elle s’appelle Paeonia suffruticosa ou Pivoine « Moutan ». Les ancêtres des nombreux cultivars de nos parcs et jardins sont originaires de Chine et, plus précisément, de l’Himalaya. La pleine floraison officie en temps ordinaire de mai à juillet. Cependant, depuis quelques années, nous avons constaté une floraison de plus en plus précoce. Ainsi que divers pied de pivoines herbacées, l’arbuste faisait partie depuis des lustres déjà des habitants du jardin lorsque nous avons acquis cette maison il y a vingt ans. La pivoine peut vivre très longtemps lorsqu’elle se plait là où elle a été plantée.

PROMESSE DE FRUITS

DSC_8353 copie.jpgLes poiriers aussi habitaient là bien avant nous. Chaque printemps, c’est un véritable ravissement que de voir les bourgeons s’ouvrir et les arbres se couvrir de fleurs blanches. En théorie chacune d’entre elles pourrait devenir un fruit. Mais même si l’un des deux arbres est un adepte du productivisme, tous les fruits formés sont loin de parvenir à maturité. Malgré tout, à la fin de chaque été, voisins et amis profitent de généreux surplus, les pots de confiture surchargeant déjà les étagères de la cuisine.

SURPRENANTE  NARCISSE
Même sans le miroir d’un plan d’eau pour s’admirer, les narcisses se plaisent dans ce jardin. Des narcisses jaunes, proches de la jonquille des bois,  voisinent avec des cultivars à l’aspect plus sophistiqué. L’étonnante « Double Tahiti », photographiée ci-dessous, descend d’un pied disparu de l’endroit ou nous l’avions planté quelques années auparavant.DSC_8343 copie.jpg Longtemps, seul le feuillage a transpercé la pelouse sans que nous sachions à quoi pouvait bien ressembler la fleur. Les botanistes répertorient au moins cinquante espèces sauvages appartenant au genre narcisse. Hybrides et autres croisements élaborés à partir des précédentes, les cultivars sont nombreux et variés.

OPPORTUNISTES MUSCARIS
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Dans ce jardin, les muscaris poussent un peu où bon leur semblent, selon l’endroit où se sont posées les petites graines noires, issues des premiers bulbes plantés par nos soins. Près du poirier, est d’abord apparue une seule tige florale. Quelques années plus tard la famille s’est quelque peu agrandie. Ils ont parfois aussi voyagé avec le compost, ou un peu de terre collée sous les semelles. Cette vivace de la famille des liliacées est une proche parente de la jacinthe sauvage, endémique des sous bois de nos régions. Appelé aussi «jacinthe à grappes », le muscari courant de nos jardins serait originaire du Caucase et de la Turquie. Les jardineries proposent parfois des variétés de muscaris blanches, roses ou d’un bleu plus clair et plus vif.

PRIMEVÈRE ACAULE

DSC_8186 copie.jpgLes botanistes la disent « commune» ou « primula vulgaris». Durant notre enfance, à Cherbourg (50), durant les années 1960, nous allions vers la fin mars en cueillir des bouquets destinés à nos mères et nos instituteurs. Ceux-ci ne les trouvaient pas vulgaires du tout. Signal patent du réchauffement climatique ? La première fleur de cette touffe est apparue entre Noël 2019 et le premier janvier 2020. Dés le premier février de cette même année, la primevère acaule foisonnait sur certains talus du Pays d’Auge. Elle diffère du fameux «coucou» ou primevère élevée en proposant une seule fleur par tige.

COUP DE PROJECTEUR AVANT LE GRIS
Cette vue des Pâtures a été prise le 29 mars 2020, au début de matinée. Alors que le ciel déjà se chargeait de coton gris, le soleil tombait encore un peu des nues. C’était juste avant que la grisaille ne vienne refroidir les corps et les décors. L’éclairagiste des jours est revenu quelques heures plus tard illuminer à nouveau le vert tendre des feuillages naissants. Hélas, confinement oblige, nous n’étions plus là pour en apprécier les bienfaits. En temps ordinaires des chevaux paissent ici, complétant un paysage apaisant.

Patures mars 2020
À Argentan, le site des Pâtures est une zone de prairies humides, longée sur toute sa partie Est par l’Orne et classée Natura 2000. La bio-diversité y est riche. En périodes de pluies intenses cela sert de déversoir et donc de ralentisseur aux crues de l’Orne aidant ainsi à réguler le cours du fleuve. Lorsque l’Orne sort de son lit, le niveau de l’eau dépasse parfois le haut des clôtures. Le lieu ressemble alors à un lac ou s’aventurent parfois des amateurs chevronnés de canoé-kayak.

VRAIE-FAUSSE GLYCINE
C’est fou tout ce qui parvient à trouver sa place dans un jardin de seulement 90 m2. Contre le mur du fond, entre la mente et des groseilliers, pousse une «glycine».

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Celle que ce que nous appelons communément la glycine n’en est en fait pas une. Cette plante grimpante originaire d’Extrême-Orient et d’Amérique du Nord, importée en France au début du XIXe siècle (vers 1816), est une wisteria. Elle avait d’abord été classée à tort parmi les glycines dont fait partie le soja. L’habitude ayant été prise, le premier nom est resté.

La floraison* fait la course avec le déconfinement, les premières grappes sont déjà bien ébauchées. À travers la membrane protégeant encore les fleurs, déjà « le mauve fait ce qu’il peut »1 pour se faire voir.
*avril-mai selon le climat et l’exposition.
1 : Mauve – Maxime Le Forestier. 1973.

LA ROQUETTE C’EST CHOU
Près du grillage, sous la vigne, à la limite Ouest du jardin, dans un bac dit de «permaculture», nous cultivons Eruca sativa alias la roquette.

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À l’instar du chou, la roquette est une «bracicaceae» tout comme le navet, la giroflée, le colza et plus de 4000 autres espèces. Elle fait partie des crucifères, ainsi nommés en raison de la forme de leur fleur. Petite, celle de la roquette mesure entre 20 et 32 mm. Nous avons du visser deux lentilles (X2 + X4) sur notre objectif macro pour en tirer un portrait satisfaisant.

En ce début de printemps, quelques plants ont fleuri. Et oui, la roquette ce n’est pas seulement un paquet de feuilles vendues sous plastique par la supérette du coin.
C’est aussi une assez jolie plante qui peut mesurer jusqu’à 60 cm de hauteur. Celle que l’on cultive soi-même, sans engrais chimique ni pesticide, est succulente et peut même pousser dans un pot sur un balcon.

COUP DE CŒUR
Dans un parterre de notre petit jardin foisonnant, les « cœur de Marie» sont sortis d’hibernation parmi les Iris et les orpins. Il déploient déjà leurs élégantes grappes de fleurs roses et blanches.

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Pour les botanistes, le Cœur de Marie s’appelle (depuis 1997), « lamprocapnos spectabilis ».  Il est, paraît-il, déconseillé de la planter dans les régions aux hivers pluvieux. Ce pied fait pourtant flores dans nos jardins normands depuis des années et il est bien connu que la région n’est pas arrosée seulement par le calvados.

Nous avons bien sur immortalisé cet instant toujours émouvant du début de floraison. Ce n’est cependant pas notre plante qui illustre ce paragraphe. La photo nous a été envoyée par Anne Fromont, notre libraire (lien ci-dessous), elle aussi passionnée de nature, et confinée avec jardin.
Librairie la Curieuse Argentan: https://www.facebook.com/pages/category/Bookstore/Librairie-La-Curieuse-717482728296965/

INSTANT D’ANNÉE AU BORD DU FLEUVE
Lorsque nous allons nous livrer notre «activité physique individuelle des personnes » sur les Pâtures, le bord de l’Orne est bien sur notre partie préférée du site. Le fleuve longe toute la partie Est de la promenade. La photographie ci-dessous montre l’un des aspects de notre virée quotidienne.

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Pour arriver là, il faut gagner le bord à travers arbres et arbustes par un passage pratiqué par les pêcheurs et ignoré de la majorité des promeneurs. C’est un observatoire discret ou il est agréable d’être tout au plus à deux, pour observer le kaléidoscope des reflets changeants sur la surface ridée de l’eau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE CORONAVIRUS À TABAC OUVERT

LES BUREAUX DE TABAC FIGURENT PARMI LES COMMERCES AUTORISÉS DURANT LE CONFINEMENT LIÉ À LA PANDÉMIE DE CORONAVIRUS COVID-19. LE TABAGISME TUE POURTANT CHAQUE ANNÉE, EN FRANCE, PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIERS DE PERSONNES. POUR LE MONDE, CE SONT PLUSIEURS MILLIONS. DSC_8266 copie

 Coup de théâtre, le samedi 14 mars 2020 au soir, en raison de la recrudescence de décès attribués au coronavirus (covid-19), le Premier Ministre français, Édouard Philippe, annonce la fermeture de tous les commerces jugés non indispensables. Mais en étudiant la liste des officines autorisées, au côté des pharmacies, nous avons la surprise de trouver… les bureaux de tabac. Venant d’un gouvernement qui prétend se soucier avant tout de la santé de ses administrés, il y a là de quoi surprendre, sinon indigner, qui dispose d’un minimum de bon sens. Pour cause, en France, plus de 70 000 décès par an sont dus à la consommation de tabac.  Au 23 juillet 2021, sur la planète, plus de 4,1 millions de personnes sont officiellement décédées de la Covid 19 depuis le début de l’épidémie (Chine novembre 2019) une moyenne annuelle de plus de deux millions de morts par an. Cela est énorme mais en regard des chiffres annuels donnés par l’OMS (voir ci- après) pour la mortalité le coronavirus reste encore petit-joueur.

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En 2016, les chiffres officiels annonçaient 73 000 morts annuels dus au tabac en France (75 000 en 2015) soit plus de 6000 morts par mois. En 2018, une étude publiée dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’agence sanitaire Santé publique France Indiquait: «Parmi les 346 000 nouveaux cas de cancer diagnostiqués chez les adultes en France en 2015, 142 000 seraient attribuables aux facteurs de risque étudiés, soit 41% de tous les nouveaux cas de cancer. Le tabac était responsable du plus grand nombre de cas (20%), avec plus de 68 000 nouveaux cas attribuables au tabagisme, toutes localisations confondues ».

HÉCATOMBE ANNUELLE
Le tabac tue jusqu’à la moitié de ceux qui en consomment. À l’échelle mondiale, selon l’OMS ((Organisation Mondiale de la Santé), « le tabac tue plus de 8 millions de personnes chaque année.

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«Les coûts économiques du tabagisme sont importants : il s’agit à la fois des coûts substantiels en termes de soins de santé pour le traitement des maladies causées par le tabagisme et du capital humain perdu du fait de la morbidité et de la mortalité imputables au tabac», indique l’Organisation Mondiale de la Santé.

Plus de 7 millions d’entre elles sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs et environ 1,2 million des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée». Face à quoi, il paraît pour le moins incohérent, pour ne pas dire scandaleux, d’autoriser, même hors pandémie, les bureaux de tabac à continuer de diffuser un poison s’attaquant aux voies respiratoires. Le coronavirus menace l’être humain précisément en infectant ces même voies. Les fumeurs risquent bien plus que les non-fumeurs de contracter les formes les plus sévères de la maladie.

 HISTOIRE D’ARGENT ?
D
ifficile d’imaginer que les faits évoqués ci-dessus aient échappé aux responsables du pays comme aux scientifiques qui les conseillent. Alors pourquoi n’a-t-on pas fermé les bureaux de tabacs ? Du côté du gouvernement on invoque la distribution de la presse par les buralistes. Sur le web, quelques internautes glosent plutôt sur l’impDSC_8257 copie copieortance des revenus qui seraient ainsi perdus par le gouvernement, sachant que les tabac sont aussi des points de vente des jeux de la Française des Jeux… Le tabac étant une drogue très addictive, on peut aussi imaginer une volonté de préserver la paix sociale en évitant le mal-être et la colère des fumeurs.
LA BONNE RECETTE
S
elon les prévisions de la Commission des Comptes de la Sécurité sociale, avec la hausse du prix du tabac, les recettes fiscales, devraient avoisiner les 13,1 milliards d’euros fin 2020, soit plus de 0,4 milliard d’euro qu’en 2019. Encore ne s’agit-il là que des « droits de consommation sur le tabac » auxquels s’ajoute encore la TVA à 16,64 %. Même sans tomber dans le complotisme, on peut penser que le gouvernement, peu soucieux de priver le budget de la nation de telles recettes, préfère considérer les bureaux de tabac comme des commerces indispensables.

LIENS
Comme d’habitude, nous n’avons nulle prétention à l’exhaustivité sur le sujet. Les informations que nous proposons ne sortent pas de «notre chapeau». Elles sont issues de la consultation de nombreux sites en lien avec ceux cités ci-dessous. Afin de parfaire votre information nous vous invitons à tous les consulter.

Le Monde.fr
https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/03/14/edouard-philippe-annonce-la-fermeture-de-tous-les-lieux-publics-non-indispensables_6033110_823448.html

Coronavirus Santé Publique France
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/articles/infection-au-nouveau-coronavirus-sars-cov-2-covid-19-france-et-monde

Coronavirus
https://www.pasteur-lille.fr/recherche-medicale/les-thematiques-de-recherche/maladies-infectieuses-et-inflammatoires/coronavirus-

Libération.fr :Les morts dues au tabagisme
https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/04/d-ou-sort-le-chiffre-de-75-000-morts-par-an-dues-au-tabac-en-france_1731312

Femme actuelle.fr : Coronavirus et fumeurs
https://www.femmeactuelle.fr/sante/news-sante/coronavirus-les-fumeurs-risquent-davantage-de-contracter-une-forme-severe-de-covid-19-2091753

Les comptes de la sécurité sociale (voir page 55)

Cliquer pour accéder à CCSS_RAPPORT-SEPT2019-tome%201.pdf

Organisation Mondiale de la Santé : la mortalité due au tabac
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/tobacco