
Caltha des marais, lamiers blancs ou pourpres, tulipes… dans le jardin ou sur le site des Pâtures d’Argentan, au printemps, chaque jour de nouvelles plantes nous offrent leur début floraison tandis que celle des autres s’épanouit et évolue vers la fructification.
Cela s’apprend dans les écoles de journalisme, quand un article web est trop long à dérouler, à quelques exceptions près, les «web lecteurs » ne vont pas jusqu’au bout ou ne lisent pas tout. Face à ce « Grand vent de fleurs »1, qui souffle sur ce printemps 2020 nous avons donc décidé de réaliser une suite pour continuer à vous faire rencontrer plus facilement nos nouvelles découvertes. Le Covid 19 ayant décidé de jouer ses mortelles prolongations, quelques autres suites seront probablement publiées.
1 : titre exact du roman de Jeanine Montupet : Dans un grand vent de fleurs (éd : Robert Laffont 2008).
GÉNÉREUSE PIVOINE
La pivoine arbustive dont le bouton orne le début des « Fleurs du Confinement » (1er article*) offre maintenant de lourdes fleurs roses aux senteurs envoûtantes.

Chaque année, cet arbuste prodigue sa floraison avec munificence. Pour alléger un peu les branches, nous faisons des bouquets fort appréciés par nos amis et nos voisins.
*https://letatdeslieux.blog/2020/03/31/les-fleurs-du-confinement/
ROBERT LE ROUGE
Dans le pot des bambous, ceux des tulipes et du petit chêne, au pied des lilas, derrière le bac à compost… Avec sa jolie petite fleur rose, cette plante sauvage, pour le moins vivace et intrusive, s’invite partout dans le jardin comme dans la nature.

Son nom vernaculaire le plus connu est «l’herbe à Robert», son nom botanique est géranium robertianum. Cela n’est pas criant à le voir, mais il appartient bien à la même famille (les géraniacées) que tous ces géraniums « domestiques» et calibrés que l’on voit, alignés en rang d’oignon dans les jardinières, «courir à longueur de balcon*».
*« Les boules de gommes » Chanson chantée par Régine (album: Régine 1969).
HELLÉBORE À BORD
Un parterre sépare la terrasse de bois de la pelouse de notre jardin. Une dernière hellébore y propose sa floraison tardive… Elle fait partie d’un petit massif dont toutes les fleurs, seules à avoir égayé le jardin en hiver, ont déjà toutes verdi. La formation des gousses de graine y est déjà bien avancée.

Une recherche dans un guide* nous apprend que la « rose de Noël » est « utilisée pour la fabrication de poudres à éternuer ». En ce début de printemps, sa toxicité (présence de digitaline) ne semble pourtant pas déranger les pucerons.

Si nous n’y mettons bon ordre en pulvérisant du savon noir liquide (dilué dans 70% d’eau), ils attaqueront ensuite le feuillage et les boutons naissants des véritables rosiers.
* Quelle est donc cette fleur ? Editions Fernand Nathan 1985.
LAMIER LE BIENFAITEUR
Parmi la riche biodiversité des Pâtures d’Argentan, fleurit en ce moment le Lamier blanc. Comme beaucoup de non-connaisseurs, nous avons longtemps pensé que cette plante était une variété d’ortie dont le mérite est de pas piquer. Ne nous l’avait-on pas depuis l’enfance indiquée comme étant l’ « ortie blanche ».
Pourtant le lamier blanc n’appartient pas du tout à la famille des urticacées. «Lamnium album », pour les botanistes, relève de la famille des lamiacées. La ressemblance de ses feuilles avec celles de l’ortie est, certes troublante, mais ses fleurs blanches et sa tige de section quadrangulaire permettent de le distinguer sans équivoque.
Multifonction
Depuis l’antiquité, il est apprécié par les herboristes qui lui prêtent des vertus médicinales assez diverses, pour ne pas dire hétéroclites. Selon le guide Belin1, il s‘utilise « en application pour lutter contre les pellicules ». Un autre 2 nous révèle qu’il traite les inflammations des voies respiratoires et digestives. Il aiderait à soigner les infections de la muqueuse vaginale, les hémorragies de l’utérus, les insuffisances urinaires (diurétique) et est utilisé contre la goutte et pour la guérison des plaies (vulnéraire). Enfin il est comestible et se consomme en salade (feuilles et têtes fleuries) ou cuit comme des épinards (feuilles).
1 «Indispensable guide des fleurs sauvages » Éditions Belin 2016
2 « Quelle est donc cette fleur ? » Éditions Fernand Nathan 198
Merci Pascal !
Je guette tes articles.
Ils me font rêver et je peux, à la faveur de quelques mots et photos, rejoindre le sentier des pâtures ou bifurquer pour un petit thé au jardin des pivoines…
Le bouquet si gentiment déposé à ma fenêtre il y a quelques jours s’épanouit maintenant en très larges corolles sur la table de la cuisine et m’offre une délicate compagnie à l’heure du petit déjeuner…
Vivement la suite…
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Merci Véronique. En ces temps «morbidorosifères», ton enthousiasme est revigorant.
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