
QUARANTE SEPTIÈME JOUR DE CONFINEMENT! SI LES HUMAINS SONT CONFINÉS, « DAME NATURE », ELLE, NE L’EST PAS. AUBÉPINE, BOUTONS D’OR, PISSENLITS, LILAS, POMMIERS, IRIS… EN CE PRINTEMPS SOLAIRE, DANS LES JARDINS, LES PRÉS, LES FORÊTS, LA VÉGÉTATION FAIT FLORÈS DE TOUTES SES FEUILLES ET SES PÉTALES.
SAURONT NOUS, « APRÈS », MESURER LA VRAIE VALEUR DE TOUT CELA?
Tant qu’il y aura des personnes confinées, nous continuerons cette série d’articles intitulée « Les Fleurs du Confinement ». Pour rappel, l’idée directrice est d’offrir des fleurs à ceux de nos concitoyens qui n’ont pas, comme nous, la possibilité de profiter tant d’un jardin que d’espaces de verdure accessibles à moins d’un kilomètre de leur domicile. S’il est bien une leçon à tirer de cette pénible période, c’est de mesurer à quel point, tous, y compris ceux qui prétendent ne pas aimer la nature, nous avons un réel besoin physiologique de ces lieux qui aèrent le regard, élargissent nos horizons tant physiques que spirituels.

«MOINS D’ANXIÉTÉ, DE DÉPRESSION ET DE STRESS…»
« Plusieurs études suggèrent que les espaces verts urbains sont associés à une meilleure santé auto-rapportée et diagnostiquée, un meilleur niveau d’activité physique, un moindre taux de mortalité, moins de symptômes psychologiques, moins d’anxiété, de dépression et de stress, et un niveau de cohérence sociale plus important. De plus, quelques études suggèrent que ces liens sont plus forts parmi les groupes de la population les plus désavantagés». Indique l’Institut National de Santé du Québec* dans un article web très documenté et faisant état de nombreuses études internationales européennes et américaines.

Ce lisant, notre pensée va aux nombreux voisins du Parc Jean Moulin (Parc des Guilands) à Montreuil (93-Seine-Saint-Denis). Tous n’ont pas, loin s’en faut, un jardin personnel pour en compenser la fermeture. L’endroit étant entouré de plusieurs grandes cités, on peut se dire dans un premier temps, que compte tenu du nombre de personnes susceptibles de le fréquenter durant cette pandémie, le mètre minimum sécuritaire pourrait ne pas y être respecté. Vu sous cet angle, dans l’urgence, ce parc devait donc être fermé quitte à imposer un vrai supplice de Tantale aux personnes qui habitent les immenses immeubles qui le bordent et voient cet oasis inaccessible juste sous leurs fenêtres.
UTOPIE
Dans un second temps, une réflexion plus mature nous amène cependant à nous demander pourquoi il n’est pas plus grand, et pourquoi on a autant construit autour. Ce qui conduit aussi à réfléchir sur la nécessité de repenser les villes, d’y agrandir et multiplier ces espaces de nature indispensables à la santé publique. On peut même aller plus loin dans l’utopie en imaginant que l’on pourrait répartir la surpopulation de toutes ces villes dans toutes les petites agglomérations, de province qui se dépeuplent. Cela, bien sur, demanderait une réorganisation profonde de la société (production, commerce, transport, infrastructures de santé) et surtout une révision radicale de l’éducation et de l’instruction que l’on y propage actuellement.
VERS LE MONDE D’APRÈS ?

S’exprimant dans la presse, sur les radios, à la télévision, d’aucuns veulent croire qu’à la sortie de cette alerte qui paraît plus inquiétante encore que les précédentes (Tchernobyl, Fukushima, les incendies de Californie, d’Australie, d’Amazonie, d’Europe…) des changements forts s’amorceront. Que le monde d’«après» ne sera plus comme celui d’«avant». D’accord! Mais pour que cela soit, pour qu’enfin cesse cette fuite en avant vers la destruction de l’humanité, il va falloir « en un combat douteux** » vaincre bien des égoïsmes, des mégalomanies, des cupidités, des machismes même, et toutes autres sortes de maladies mentales dont sont affligés les maniaques du pouvoir et de la finance. Des maladies, l’histoire nous l’a appris, bien plus tueuses que le coronavirus. Comme nous le disons en Normandie lorsque la tâche paraît insurmontable « Eh ben bon d’lâ de bon souère ! Nos é point rendus! »***
*https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1274_EspacesVertsUrbainsSante.pdf
** Titre d’un roman de John Steinbeck relatant une grève ouvrière dans les années 1930
*** Bon sang de bonsoir ! Nous sommes encore loin d’être arrivés !